Un Engrenage de Délices

traite-romanesquePetit Traité Romanesque de Cuisine… Dans le titre, déjà deux passions : les romans et la cuisine. Et ce livre de Marie Rouannet tient ses promesses : on le dévore, on le goûte, on le sent, on s’en délecte.

Grâce à Jeanne-Odile qui m’avait offert le sien, et bien qu’il soit difficile à trouver, je ne cesse de l’offrir à mes amis gourmands, gourmets, amoureux de la vie.

Jugez-en : le petit chapitre que je reproduis ci-dessous ne vous met-il l’eau à la bouche et les papilles en éveil ?

Ce soir où vous n’avez pas envie de cuisiner, qu’un engrenage de délices vous entraîne.

Choisissez, en abondance, du beau raisin : du dattier, du muscat blanc ou noir, du chasselas, bien sûr, de l’oeillade qui éclate, fraîche dans la bouche.

Allez à la recherche d’un bon pain de la dernière fournée, tout juste froid.

Munissez-vous chez un fromager-affineur d’un roquefort beurré – je demande à l’éprouver entre le pouce et l’index. Certains l’aiment très bleu, le blanc un peu jaune, d’autres plus blanc. Ca se discute. Arrangez vous pour qu’il puisse passer plusieurs heures hors de tout froid, à la température ambiante. Si le roquefort n’est pas parfait, choisissez une tomme de Savoie, un “laguiole” à grosse croûte crevassée, un saint-marcellin crémeux, un chèvre “à coeur”. Le choix ne manque pas ; en tout cas que ce soit un fromage fort et gras.

Attablez-vous. Il n’y aura même pas de vaisselle, juste la lame du couteau à essuyer. Un rouge parfumé a été mis à rafraîchir.

On peut commencer. Mais on ignore où on s’arrêtera…

Il reste toujours entre les mains ou du fromage, ou du pain, ou un grappillon. Alors on se ressert de ce qui manque. Pour réactiver les goûts on boit une lampée. Mais bientôt une autre composante vient à manquer.

On ne peut avoir une meilleure expérience de l’éternité de bonheur. Mais on est sur terre, où tout est limité et on ne va jamais que jusqu’à plus faim et plus soif, jusqu’à avoir bu tout le vin et raflé toutes les miettes.

2 réflexions sur « Un Engrenage de Délices »

  1. Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaahhhh !
    En bonne audoise que je suis, Marie Rouanet fait partie de mon panthéon littéraire très personnel. Je l’aime, ma mère la vénère (et lui a déjà causé longtemps en vrai), bref. Ces écrits culinaires
    sont extraordinaires. J’ai depuis toujours dans ma bibliothèque son Traité de Cuisine amoureuse, courtoise et occitane (voir ici
    http://le-cabas-de-za.over-blog.com/article-marmites-casseroles-etc-55796841.html). Il me souvient que j’en avais offert un exemplaire à notre J.P. from Mazakech, même ! Je ne saurais donc trop te
    conseiller de te ruer sur ces autres livres ! (Ça se voit que je suis contente que tu parles d’elle ?)

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