Archives de catégorie : Grand Ecran

Poulet aux Prunes

affiche-poulet-aux-prunes_jpg_500x630_q95.jpgCe qu’il y a de bien quand des amis viennent me voir, c’est que je me bouge pour faire des choses un peu différentes… La dominante de la semaine devait être sportive. Vu qu’il est tombé 3 m d’eau en 6 jours, on a tenté de se rabattre sur le cuturel !

Je suis donc allée au cinéma DEUX fois cette semaine, ça devait faire des mois que ça ne m’était pas arrivé.

Le premier film vu est à oublier tout de suite, ni intéressant ni rien (pour les curieux, il s’agit des Marches du Pouvoir, avec quand même le beau Ryan Gosling pour se rincer l’oeil, mais malgré ça, c’est vraiment creux…)

Le deuxième film partait avec un préjugé plus que favorable, puisque réalisé par Marjane Satrapi (oui, celle de Persepolis) d’après son propre album. Marjane Satrapi et moi, c’est une histoire d’amour, mais c’est plus que ça. Dans Persepolis, la période où l’héroïne débarque au Lycée Français de Vienne, et bien c’est MON histoire. D’accord, on a sans doute été deux à la vivre, mais ça fait quand même bizarre de se découvrir dans une BD. Continuer la lecture de Poulet aux Prunes

Oui aux films militants…

Je sors (heureuse !) de la projection de Benda Bilili, ce documentaire génial sur un orchestre de rue de Kinshasa, et j’en profite pour dire tout le bien que je pense de ces réalisateurs, musiciens, artistes qui mettent toute leur belle énergie à faire avancer un projet auquel ils croient. Mon premier exemple, dretour-a-goree.jpgont j’ai déjà beaucoup parlé ici : Retour à Gorée, où Youssou N’Dour met tout son talent à retrouver les traces de la musique des esclaves noirs arrachés à leur terre dans l’héritage musical des Etats Unis, du gospel au jazz et au rock.

Ensuite, un film incroyable : Anvil. Aux débuts du métal, Anvil était vu comme LE groupe qui devait marcher. Quelques années plus tard, faute de management, manque de chance… les membres du groupe survivent en faisant des petits boulots, mais 20 ans plus tard se retrouvent toujours pour jouer et y croient malgré les calamités qui s’abattent sur eux avec régularité. Depuis le film, plein de tendresse, d’un ancien fan et roadie, Sacha Gervasi, le groupe a retrouvé le chemin des festivals, joue devant des salles combles et un public enthousiaste, et gagne sa vie en jouant ! Pour les fans de metal et les curieux, une video sur Youtube de 1982, époque où ils faisaient jeu égal avec Metallica, avec leur tube “Metal on Metal”.

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Et puis, “Benda Bilili” dans lequel des musiciens paraplégiques de la république Populaire du Congo, vivant dans la rue au milieu des gamins perdus finissent aux festival des Eurockéennes, dans une tournée à travers toute l’Europe, et cela grâce à l’acharnement de Renaud Barret et Florent de la Tullaye. En cinq ans, entrecoupés de drames (l’incendie du centre d’hébergement où les musibenda_Bilili.jpgciens perdent tout ce qu’ils possédaient), de répétitions, de lutte pour survivre et de moments de bonheur musical, le groupe enregistrera son premier album et partira en tournée en Europe, répondant ainsi à la question d’un des gamins ” Mais pourquoi tout le monde veut aller en Europe ?”.

Débordant d’énergie, jamais misérabiliste ni complaisant, ce film est une vraie leçon d’action militante, et dégage des ondes positives incroyables. Pour voir la bande annonce, cliquez !

Et le portrait de Roger, ce gamin des rues qui apprend tout seul à jouer d’un improbable instrument composé d’une boîte de conserve, d’un bout de bois et d’une corde, et dont il tire des sons incroyables, vaut à lui seul de voir le film. Les dernières notes du film lui appartiennent d’ailleurs. Roger a 19 ans aujourd’hui. Il est grand et beau, incroyablement doué, et veut reprendre le flambeau pour aider à son tour les Benda Bilili qui lui ont doné sa chance.

Adèle et la bête…

Vous pouvez adele.jpgme lyncher en place publique, je n’avais pas adoré les BD de Tardi : même si j’aimais les histoires, je trouvais le dessin triste, et le personnage d’Adèle un peu trop pète-sec !

Mais bon, ces BD font quand même partie du patrimoine de l’humanité…

Pareil pour Luc Besson : même si Le Grand Bleu est resté mon film préféré pendant des années, même si Le Cinquième Elément est fabuleux, et même si j’ai vraiment beaucoup ri en voyant le premier Taxi, j’avais tout de même renâclé devant ses pires japoniaiseries et devant le retour de la vengeance des Taxis.

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Louise Bourgoin m’avait éblouie dans La Fille de Monaco, et je la sentais capable de donner un peu de chair à cette coincée d’Adèle, alors, allons-y. Ce que je fis, et point ne regrettai !
Ca commence comme un Indiana Jones, un poil décalé, ça continue avec de l’action, des aventures, de l’humour, et même quelques clins d’oeil amusants.

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Mathieu Almaric est méconnaissable en méchant vraiment affreux, mais tous les acteurs sont excellents. On croit à fond au pterodactyle, et l’ensemble des trucages est remarquable.

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Je ne me souvenais pas de certains éléments de l’histoire : mémoire défaillante ou rajout cinématographique ? Je m’en vais de ce pas relire les BD de Tardi pour vérifier !

L’Imaginarium du Docteur Parnassus

Sous ce titre improbable se cache, comme vous le savez sûrement, le dernier bijou de Terry Gilliam. Oui, celui des Monthy Python et accessoirement cinéaste maudit.Sacré Graal représentant depuis mes jeunes années le summum de la créativité et de la drôlerie en matière de film comique, j’ai aussi adoré plein d’autres films des Monty Python et de Terry Gilliam, surtout les plus déjantés d’entre eux, Jabberwocky, Bandits, Bandits… Mais, je l’avoue, je ne suis allée voir ni Le baron de Münchausen, ni Brazil. Pas eu l’occasion ou l’envie à l’époque, et ça n’est pas repassé au cinéma depuis.

C’est, attirée par la critique de mon journal-pour-filles-stupides (elles ont beau être stupides, elles savent quand même lire, et ne regardent pas que la télé) et les quelques images glanées sur internet que j’ai affronté la nuit et le froid pour aller voir (roulement de tambour) L’Imaginarium du Docteur Parnassus.

Première impression : c’est beau ! Les premières images nous transportent dans un Londres intemporel, tendance fantasy, avant de réaliser que l’action se passe de nos jours. Un camion fantastique tiré par deux chevaux noirs, se transforme en quelques tours de cabestan en une baraque de foire scintillante et magique. Ceux d’entre vous qui ont eu la chance de voir “La Véritable Histoire de France” de Royal de Luxe noteront l’analogie avec les décors de carton pâte qui se déplient pour créer un univers hors du temps.

Le Dr Parnassus (qui rappelle autant Gandalf que Dumbledore), sa fille, Valentina, le nain Percy et Anton composent la troupe de ce petit théâtre ambulant. Je ne vous raconte pas l’histoire, parce que j’espère bien que vous irez voir le film. D’ailleurs, je n’ai pas tout compris, mais ça n’a aucune importance, l’essentiel est ailleurs.

Les acteurs sont exceptionnels. Comme vous le savez sans doute, confronté au décès de son acteur principal (Heath Ledger) au milieu du tournage, Terry Gilliam l’a remplacé par 3 autres acteurs, et non des moindres : Johnny Depp, Jude Law et Colin Farrel… Je pense que dans le film ces différents acteurs sont censés représenter les différents aspects de la personnalité du personnage. Dans les faits, j’ai eu du mal à savoir qui jouait à tel ou tel moment.

Les autres acteurs sont à l’unisson, avec une mention spéciale pour le nain (Verne Troyer, mini moi dans Austin Powers) le diable (Tom Waits) et pour Valentina, jouée par Lily Cole, dont le visage en forme de coeur est tellement incroyable qu’on la croirait sortie tout droit d’un conte de fées.

 L’esthétique du film est très contes de fées d’ailleurs, avec un côté récup et déglingué que j’adore. J’ai lu pas mal de critiques négatives sur le côté cheap des effets spéciaux et des images de synthèse, honnêtement je ne l’ai même pas remarqué.

Vous pouvez voir plusieurs extraits sur allocine.fr 

Voilà, j’espère que vous vous régalerez autant que moi…

500 jours ensemble

Exceptionnellement, j’ai délaissé ce soir les tomates et la compta qui meublent en ce moment mes journées, et je suis allée au cinéma. Au cinéma ! Ca devait bien faire 6 mois que je n’y avais pas mis les pieds, c’est pas comme ça que je vais amortir ma carte d’abonnement…J’avais choisi un film dont la critique, dans mon journal-pour-filles-stupides (j’assume) m’avait plu. J’ai donc profité du départ pour le grand nord de mon homme pour aller au cinéma toute seule, comme au bon vieux temps où j’y allais tout court. Je suis donc allé voir “500 jours ensemble”, et je me suis régalée.

C’est un film impressionniste sur l’amour, sur les petits moments merveilleux, sur la façon différente dont chacun le vit, sur l’euphorie des premiers instants et la détresse de la fin. C’est tellement vrai et tellement bien joué qu’on voit les coeurs battre à l’écran.

La construction du film est originale, décousue et pourtant cohérente comme les souvenirs, parfois décalée, mais toujours juste. On rit souvent aux éclats.

Les acteurs, que bien sûr je ne connaissais pas, sont exceptionnels, Zooey Deschanel et Joseph Gordon-Levitt sont Summer et Tom, le couple d’amoureux. Autour d’eux les deux amis de Tom, ses collègues, sa petite soeur, tous excellents aussi.

J’allais oublier de parler de la musique qui est géniale. Demain, j’achète la BO.

Un petit extrait qui m’a fait rire (je précise pour ceux que ça surprendrait que les héros sont chez Ikea).
http://www.commeaucinema.com/bandes-annonces/500-jours-ensemble,117872-video-16351

Voilà, si avec tout ça vous n’allez pas voir le film, ce ne sera pas de ma faute ! Et dîtes moi si ça vous a plu.

Retour à Gorée

Vu ce soir un film magnifique, Retour à Gorée. Tout le monde parle de road movie musical à son propos, ce n’est pas faux, mais c’est bien plus que ça.Je m’attendais à voir un film sur l’esclavage, mais c’est avant tout un film sur la musique.Youssou N’Dour a voulu partir à la recherche de ce qu’il restait de l’héritage des esclaves dans la musique et en particulier le jazz. Il a aussi voulu utiliser sa popularité et son talent pour donner à chacun l’occasion de ne pas oublier que ce sont plus de 20 millions d’africains qui ont été volés à leur terre.

Composé de rencontres avec des musiciens exceptionnels aux quatre coins des Etats Unis, puis en Europe et en Afrique, ce film parle aussi de partage et de comment se crée la musique.

Au rythme de ce que raconte chacun, et en particulier Amiri Baraka, ou Joseph N’Diaye, le conservateur de la maison des esclaves à Gorée, au rythme des sessions avec les différents musiciens, nous progressons vers le concert final à Gorée.

Malheureusement le CD n’est pas sorti (et pas annoncé) et le DVD pas encore sorti (le film est sorti sur les écrans en avril 2008). Mais si vous avez l’occasion de le voir pas trop loin de chez vous, allez-y !

Et ci contre  l’image obsédante de la “porte sans retour” par laquelle les esclaves passaient pour être chargés sur des bateaux de 30 m de long, 8 m de large, sur lesquels 30 % des 400 esclaves transportés dans des conditions effroyables allaient mourir avant l’arrivée.

Et le poème dit par Amiri Baraka au cours du film :

At the bottom of the Atlantic Ocean, there is a railroad made of human bones.

Black Ivory, black Ivory

At the bottom of the Atlantic Ocean, there is a railroad made of human bones.

Black Ivory, black Ivory

Wade in the water, wade in the water children, wade in the water, God’s gonna trouble the water

If you ever find yourself somewhere lost and surrounded by enemies who won’t let you speak in your

own language, who destroy your statues and instruments, who ban your oom boom ba boom

And you are in trouble.

They ban you’re oom boom ba boom

Africa, Africa, Africa, Africa, Africa

You’re in deep, deep trouble

Probably take you several hundred years to get out

To get out, to get out, to get out

Je traduis comme je peux :

Au fond de l’océan atlantique, il y a une voie ferrée faite d’ossements humains,
D’ivoire noire, d’ivoire noire
Marchez dans l’eau, marchez dans l’eau, enfants, marchez dans l’eau, Dieu viendra troubler cette eau
Si tu te trouvais jamais perdu quelque part, entouré d’ennemis t’interdisant de parler ta langue, détruisant tes statues, tes instruments de musique, bannissant ton oom ba boom
Mal barré
Ils bannissent ton oom boom ba boom
O Afrique, afrique, afrique, afrique
Tellement mal barré
Qu’il te faudrait bien plusieurs centaines d’années pour t’en sortir
T’en sortir, t’en sortir, t’en sortir

la nuit du court métrage

A Aix, nous avons la chance d’avoir un super festival de court métrages.

Depuis 3 ans, je suis accro à la “nuit du court”, une vraie nuit (de 10 h 30 à 6 h 30, si c’est pas une vraie nuit !) avec 3 programmes de courts métrages. Le thème change chaque année, cette année c’était “Cinéma et Subversion” un thème moins bandant que celui d’il y a 2 ans, l’humour…

Bon, reconnaissons qu’on a eu notre lot de films chiants, sur 33 films projetés, tout le monde ne peut pas aimer la même chose !

Quelques bijoux, certains ne durant que 2 mn :

Viejo Pascuero, de Jean Baptiste Huber, la lettre au Père Noël trés spéciale d’un gamin vraiment mécontent des cadeaux miteux qu’il a reçu. Quelques minutes et tout est dit…

Signatures de Philippe Grammaticopoulos, un film d’animation d’Amnesty International particulièrement efficace.

Gus est encore dans l’armée, de Lorraine Dufour et Robert Morin, où le délicieux accent canadien et la finesse de l’analyse des sentiments du héros n’est pas pour rien dans l’intérêt que j’ai trouvé au film.

Mickey au Viet Nam, 20 secondes suffisent à Mickey pour arriver au Viet Nam et être tué…

Art Total, de Gwenn Pacotte et Pierre Escoffier. Pendant la moitié du film (2 mn) on se dit, c’est quoi ce truc, et les 2 mn restantes bouleversent totalement notre point de vue. C’est  vraiment remarquable.

La sixième face du Pentagone, de François Reichenbach et Chris Marker. Ce film qui date de 1967 n’a pas pris une ride, et reste plus que jamais d’actualité.

Eut-elle été criminelle, de Jean Gabriel Périot. un documentaire expérimental de 10 mn sur les femmes tondues à la libération qu’on prend en pleine gueule.

http://vimeo.com/11712366

L’île aux fleurs, de Jorge Furtado, ou comment montrer des choses abominables – un être humain vaut bien moins qu’un porc dans certains coins du Brésil – avec une liberté de ton et une manière de filmer incroyables.

Je dois avouer que j’ai dormi consciencieusement pendant au moins 3 films, que certains ne m’ont pas intéressée, et que d’autres m’ont laissée médusée… Mais sur un thème difficile, la récolte de bijoux est déjà belle…

Autant je n’aime pas trop les nouvelles, autant le court métrage me passionne. Allez comprendre !

Pour ceux que ça intéresse, le site du festival : www.aix-film-festival.com