144 étages à Naples

4 petites journées à la découverte d’une des rares villes d’Italie qui m’était encore totalement inconnue. Avec bien sûr en tête tous les clichés véhiculés autour de cette ville, des voleurs à la mafia en passant par les poubelles, le bruit et la saleté.

Alors, si je devais résumer Naples en 3 mots, ce serait sans doute : klaxon, escaliers et pagaille… Comme quoi, les clichés ont parfois la vie dure – à moins que dans ce cas précis ils n’aient un fond de vérité.

Mais n’oublions pas l’extrême gentillesse de beaucoup et une ville vraiment agréable, très proche finalement de Marseille.

La circulation à Naples est carrément infernale, et je n’ai jamais été aussi contente de ne même pas avoir envisagé l’option voiture ! Nous avons tout de suite compris en voyant Gennaro,  notre chauffeur de taxi, zigzaguer entre les files, passer à l’arrache, bruler les feux rouges… tout en gardant un calme olympien mais à grand renfort de klaxon ! Il s’est arrêté en quadruple file pour nous offrir des Sfogliatelle, la fameuse patisserie napolitaine, qu’il nous a sommés de manger séance tenante (c’est vrai, c’est un délice quand c’est chaud).

Arrivés au pied du Castel San Elmo devant notre Air Bnb, il m’a fait les gros yeux quand j’ai sorti mon portefeuille en pleine rue pour le régler, m’expliquant qu’il ne fallait jamais faire ça, mais toujours tout surveiller et ne jamais sortir d’argent dans la rue ! Et de fait, j’avais beau avoir pris mes précautions, porter argent et objets précieux dans une pochette à la ceinture, j’ai retrouvé au moins 2 fois la poche avant de mon sac à dos ouverte (sans dommage car je n’y avais rien mis). Donc il semblerait que cette légende là au moins n’en soit pas totalement une.

Notre adorable appartement, avec terrasse fleurie donnant sur le Castel San Elmo, était au 5ème (sans ascenseur, bien sûr) avec des escaliers devenant de plus en plus raides au fur et à mesure de la montée… Mais ce n’était qu’une mise en jambes, car des escaliers à Naples, il en a absolument partout ! D’où le titre de ce post, puisque grâce à l’appli santé sur mon téléphone, j’ai pu savoir chaque jour combien d’escaliers nous avions monté…

Mes coups de coeurs à Naples ?

Flâner en ville, tout au moins dans les quarters soi disants piétonniers (il faut quand même flaire attention, car voitures et scooters sont partout, et les trottoirs pas toujours praticables… les poubelles à Naples sont effectivement encore pire qu’à Marseille !)

L’ïle de Procida : je rêve depuis toujours d’aller à Capri, pour voir la Villa San Michele d’Axel Munthe, dont le livre lu et relu dans mon adolescence m’avait enchanté. Mais Capri, c’est fini, ou tout au moins, en 4 jours à Naples, ce n’est pas faisable dans de bonnes conditions. Restaient Ischia et Procida. Finalement, nous avons choisi Procida, d’abord parce qu’elle est plus près et ensuite car Caroline nous en avait dit grand bien. Avec le temps idéal que nous avons eu, c’est vraiment une petite île ravissante, en balcon sur la mer, couverte de fleurs et de citronniers croulant sous les fruits. Par contre, elle est considérée comme très peu touristique… or j’ai déjà trouvé que des touristes, il y en avait déjà beaucoup ! Ce qui me confirme dans l’idée que Capri, c’est vraiment pas pour nous !

Naples souterrain : le sous sol de Naples est apparemment un vrai gruyère, truffé de catacombes et autres citernes d’eau dont beaucoup n’ont pas encore été re-découvertes ou explorées. Nous en avons eu juste un aperçu, avec le fameux cimetière des Fontanelles, où ont été installés avec beaucoup de soin et d’amour les restes des victimes de la peste puis les occupants de divers fosses communes.

Fagots de tibia, crânes à perte de vue : cette mise en scène pourrait sembler macabre, mais les napolitains la rendent touchante, en offrant à ces trépassés sans sépulture des chapelets, des pièces de monnaie, des petits jouets, des rubans… Comme l‘explique une affiche à l’entrée, c’est pour adoucir le sort de ces pauvres défunts sans tombeau, et peut être calmer leurs âmes.

Autre ambiance dans la Galleria Borbonica. Au départ, un gigantesque tunnel commandé par le roi Ferdinand II pour relier le palais royal à la garnison en des temps troublés.Pour camoufler son but premier, il avait demandé à l’architecte de créer un véritable centre commercial souterrain, avec des boutiques, une allée pour le roi, une pour la reine…

Le pauvre architecte a cependant eu bien du mal à exaucer le royal souhait, car il a enchaîné les problèmes techniques, comme le fait de crever des citernes d’eau. Il était arrivé à 80 mètres  du Palais Royal au moment de le réunification de l’Italie – ôtant ainsi au projet sa raison d’être principale, et le chantier est resté en l’état.

Passe le temps… arrive la seconde guerre mondiale. L’armée décide alors de transformer ce souterrain en abri anti aérien, et entreprend d’élargir les passages pour pouvoir y caser des milliers de napolitains fuyant les bombardements. Notons au passage qu’il y a deux parties dans ces abris : une partie pour les notables avec des équipements sensiblement plus luxueux (latrines avec cuvettes et portes) destinée à une centaine de personnes, et la partie grand public où s’entassaient 6000 personnes avec en guise de latrines des trous dans le sol et pas de portes.

L’association qui exploite ces galeries a retrouvé des survivants ayant utilisé ces abris aériens. Leur souvenir est plutôt positif, car une vraie solidarité régnait, les enfants inconscients du danger  jouaient. Leur seul cauchemar reste l’odeur des latrines.

Par la suite, les galeries seront utilisées pour stocker des véhicules confisqués par la police.

Les volontaires de l’association ont mis plusieurs années pour déblayer les monceaux d’immondice (et ils n’ont pour l’instant déblayé que 10% de la surface) et ils ont mis à jour toutes sortes d’objets datant de toutes époques. les plus émouvants sont sans doutes les jouets des enfants, et les plus drôles les voitures, vespas et autres véhicules bricolés confisqués par l’administration pour non conformité.

La pizza : forcément à Naples, quand on n’aime pas le poisson, il reste les antipasti… et la pizza ! Nous avons eu beaucoup de chances et pu tester une bonne partie des pizzerie soi disant inaccessibles en raison des heures d’attente. Ma préférence va à Sorbillo, pour sa pâte légère et moelleuse, mais jai aussi beaucoup aimé Starita pour le vaste choix de garnitures.

Le café : Eric avait lu dans plusieurs guides qu’à Naples le café était servi sucré par défaut, et qu’il fallait préciser Amero si on le voulait sans sucre. En fait, il n’en est rien, et comme partout en Italie, le café est sublime.

Nous ne sommes allés ni à Pompéi, ni à Herculanum faute de temps. Mais nous avons déjà prévu de revenir pour explorer les alentours de Naples.

Alors, Arrivederci Napoli !

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