New York, New York

3 jours à New York… un peu court pour prétendre connaître un tant soit peu la ville !
Je suis parfaitement consciente de n’avoir fait qu’effleurer une toute partie de cette ville gigantesque. Pour tout dire, je ne suis quasiment pas sortie de Manhattan, et Manhattan ce n’est que l’un des 5 quartiers (burroughs) de NY. Et déjà c’est immense.

Tant qu’à enfoncer des portes ouvertes, continuons… Et apprécions donc le fait qu’il soit si simple de se repérer dans la ville, quadrillée de façon parfaitement rectiligne avec des avenues dans le sens nord-sud (plus ou moins, les puristes me pardonneront) et des rues dans le sens est-ouest. Avec l’exception (forcément) de Broadway qui nous coupe tout ça plus ou moins en diagonale.Et pour continuer à simplifier, tout ça est méthodiquement numéroté de 1 à 9 pour les avenues et de 1 à beaucoup(je ne suis pas montée aussi haut) pour les rues. Avec bien sûr encore des exceptions, sinon ça ne serait pas drôle, par exemple « Avenue of the Americas », ou Park avenue ou Front street…


On est donc quasiment sur un système latitude/longitude, et trouver l’intersection 7°av / 57° rue par exemple (notre hôtel, particulièrement bien situé, à 300 m de Central Park) est presque aussi simple que jouer à la bataille navale.

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Première impression en arrivant de nuit : que ces gratte ciel sont donc hauts ! Ensuite, à peine posées les valises, petite virée à Times square… Du jamais vu (pour moi en tout cas) : des écrans de leds comme s’il en pleuvait, gigantesques, partout, des images qui défilent de tous les côtés, on y voit comme en plein jour, des couleurs partout. Et un monde fou, une cohue humaine. J’apprendrai ensuite que Times Square est considéré comme l’endroit le plus lumineux au monde ; ça ne m’étonne pas !

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Des gradins disposés sur la place, comme pour un spectacle. Mais le spectacle c’est juste la place elle même, et la foule ! Cette impression de se mettre soi même en scène est renforcée par un gigantesque écran sur lequel, de l’autre côté de la rue, sont projetées les images de ceux qui passent. On se cherche, on se fait coucou, on rigole !

Plein de boutiques – de fringues surtout – ouvertes à point d’heure, des flots de touristes, des taxis jaunes comme dans les films.

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Bon, il est tard, avec le décalage ça nous fait de 4 h du mat… au lit, d’autant que – d’expérience – le réveil va être matinal.

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Voulant profiter de la seule journée que la météo annonçait clémente, me voilà en route dès potron minet pour le sud de Manhattan, destination le pont de Brooklyn. Quelques galères de métro plus tard, je commence à comprendre comment il fonctionne… Des stations sur des lignes différentes (et physiquement éloignées) portent le même nom… Il y a 3 stations canal street, sans correspondance entre elles forcément, 2 spring street, 2 chambers street, etc… Une fois que l’on a compris que des trains de lignes différentes passent sur le même quai, que “uptown” ça veut dire vers le nord et “downtown” vers le sud, on est déjà mieux armé pour y arriver !

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Revenons à nos moutons, le pont de Brooklyn en l’occurrence. Il est grand, une passerelle réservée aux piétons est aménagée au dessus des voies pour les voitures, il est emprunté par BEAUCOUP de vélos qui ont une voie réservée (et c’est pour eux, les piétons n’ont pas intérêt à traîner dessus !), BEAUCOUP de coureurs et même à cette heure matinale beaucoup de touristes. Ceux là on les reconnaît à leur gros appareil photo… Les coureurs quant à eux arborent des chaussures bizarres à doigts de pied séparés, très plates et dont le dessus a l’air fait de textile. Bizarre, bizarre !

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Plein de cadenas sont accrochés au pont, un peu partout. Non, non, ce n’est pas pour attacher son vélo. Ils portent des initiales, des coeurs… C’est une coutume que j’ai vue aussi à Paris sur le Pont des Arts. Qui pourra me dire d’où elle vient ?

La vue sur Manhattan est magnifique. Un peu de soleil n’eût pas nui mais le soleil, je le verrai fort peu pendant ces quelques jours.

200 photos plus tard, me voilà donc de l’autre côté, à Brooklyn donc. Joli petit parc aménagé en bordure de rivière (de ce côté c’est l’East river, normal, de l’autre c’est l’Hudson, ok), et point de vue superbe sur les gratte ciels de Manhattan. A l’oeil, rien ne manque pour moi qui ne connaissais pas avant ; j’imagine que pour les new yorkais l’absence des twin towers reste une blessure.

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Retour en métro de l’autre côté, descente à pied vers le sud pour embarquer sur le ferry de Staten Island. Staten Island c’est le 5° quartier de New York, en été on peut y passer la journée à la plage, là vu le temps, je vais juste profiter de cette mini croisière gratuite pour passer devant la statue de la liberté (encore 200 photos 😉 et profiter de la vue imprenable sur Manhattan au retour (et hop dans la boîte…). Malheureusement il fait toujours aussi gris.

Sur le ferry, on reconnaît les touristes (tous du même côté du ferry, appareil photo au poing) et les locaux, assis à l’intérieur sans un regard pour la vue la plus célèbre du monde… la force de l’habitude ! Combien de parisiens sont montés sur la tour Eiffel ?

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Retour sur la terre ferme (enfin, façon de parler, n’oublions pas que Manhattan est une île) et l’estomac dans les talons, je pars à la recherche d’une de ces adresses improbables qu’affectionne le Routard. Décoré de soutiens gorge accrochés au plafond (si, si, je vous jure !) le restau me permet de goûter mon premier hamburger new yorkais. C’est bon, ça n’a RIEN à voir avec McDo, et c’est COPIEUX ! J’avais envisagé le cheese cake en dessert pour faire couleur locale, mais non pas moyen ! Avec ½ l de bière (y’a pas moins) j’en ai pour moins de 10 $ (7 €) et je suis calée pour la journée.

Errance dans le quartier de Wall street, passage vers Ground Zero (en chantier), direction la « high line » sorte de promenade plantée installée sur une voie ferrée désaffectée, aménagée dans un esprit zen, fleurs blanches, chaises longues de teck à disposition… Seul moment de la journée où le soleil fera son apparition, beaucoup de monde dehors pour en profiter. Très agréable, et vraiment sympa. Avec en prime de jolis aperçus sur l’Hudson à gauche et la ville à droite.

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Je tombe par hasard sur le bar à la mode dans cet ancien quartier d’abattoirs (et qui en a gardé le nom de meatpacking) devenu branché et bobo. C’est la reproduction d’un bar français avec inscriptions en français sur les vitres (tripes gratinées…), vin au verre et choix de bières. Ca s’appelle « Pastis » et dans le même esprit on trouvera aussi « Marseille » etc…

Signalons au passage la quasi impossibilité – sauf dans les quartiers branchés – de boire un coup à new-york. Il y a bien des baraques à hot-dog littéralement à tous les coins de rue, une vitrine sur deux est un restau – snack – deli – pâtisserie mais de cafés, point. Enfin, café, oui, tous les 100 m il y a un starbucks, seul endroit où on peut boire un café digne de ce nom (mais au prix de l’or, il faut bien le noter), mais un endroit où boire une bière, si j’en ai trouvé 6 dans la ville, c’est bien le tout. Et jamais quand on en cherchait un… Est-ce un reste de l’histoire compliquée entre les Etats Unis et l’alcool ?

Avis aux amateurs, y’a un créneau à prendre ! Surtout que question bouffe, tout ce qui a un nom français plaît.

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Mais la journée n’est pas finie, loin de là ! Direction Lexington avenue (encore une exception) pour prendre un téléphérique qui relie Roosvelt Island parallèlement au pont de Queensboro. Vue imprenable sur l’East river et la ville. Et même sur mon gratte ciel préféré, la tour Chrysler, si joliment arts déco.

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Fatiguée ? Jamais ! Direction Rockefeller Center, et l’observatoire « Top of the Rocks » au 68° étage de la tour. Toute la ville scintillante de lumières s’offre à nous, les ponts sont tous décorés de guirlandes, c’est magique et magnifique. L’avantage de Top of the Rocks par rapport à l’Empire State Building, c’est que justement de Top of the Rocks on voit l’Empire State Building… Il y a aussi un peu moins de monde, et de l’avis de ceux qui ont vu les deux, la vue est plus belle.

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Il ne nous reste plus qu’à faire un dîner typiquement new yorkais au Carnegie Deli. Hamburger au pastrami pour moi, portions gigantesques pour tout le monde. Personne ne finira son assiette… Dans mon hamburger, en plus du pastrami, le steack hâché doit faire 600 g, sans exagérer. La copine qui a voulu manger léger en demandant une salade de saumon a vu arriver un (grand) saladier et un pavé de saumon de 400 g…

Réveil à l’aube, bien sûr. La météo annonçant de la pluie, j’avais donc pensé optimiser en calant des musées ce jour là.

On va chercher le bus à Grand Central, la gare centrale. Toute de marbre blanc, elle pourrait servir de décor à un film de princesse ou être transportée chez Disney sans rien y changer…

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Une heure de bus vers le nord, on longe Central Park, on traverse Harlem pour arriver enfin au musée le plus improbable de cette ville. Ca s’appelle The Cloisters, c’est une annexe du Met, c’est un collection de cloîtres démontés pierre par pierre en France (surtout) et remontés ici par un collectionneur passionné. Y’a du beau monde : le cloître de St Guilhem le désert, celui de marbre rose de St Michel de Cuxa, la série de tapisseries de la chasse à la licorne, des chapiteaux romans comme s’il en pleuvait… Un best of Cloitres, complètement décalé ici, mais extraordinaire. Au milieu de Fort Tryon Park, au bord de l’Hudson dans un coin paisible et verdoyant.

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J’abandonne les copains qui vont au Met, et j’entreprends la traversée nord-sud de Central Park. C’est assez strucuré : les grandes allées sont pour les coureurs et les cyclistes, avec des voies réservées et un sens de circulation… Beaucoup de coureurs encore, et une spécialité locale : les mères qui courent en poussant leur gamin en poussette… surprenant !

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Heureusement les petites allées sont plus libres, voire totalement sauvages. C’est un vrai jardin romantique, qui n’est pas sans me rappeler mes chères Buttes Chaumont. Le nord est vraiment sauvage, avec de grosses roches grises, beaucoup de dénivelé. Plein de lacs partout, le plus célèbre, celui autour duquel Dustin Hoffmann court dans Marathon Man. Un autre petit avec plein de petits bateaux qui flottent librement dedans, des cascades, des rivières, des grandes pelouses…

De certains endroits du parc on ne voit pas la ville, par contre on l’entend toujours. C’est pour moi une caractéristique de cette ville : elle est extrêmement bruyante. Si beaucoup de new yorkais ont l’ipod vissé aux oreilles dans la rue, c’est peut être aussi pour ça, pour ne pas subir l’agression sonore perpétuelle de la ville. Moi même j’ai fini par faire pareil

Au sud du parc, un zoo qui en ce samedi semble très fréquenté. En sortant du parc, on tombe sur la partie de la 5° avenue qui regorge de boutiques immenses, dont le fameux Abercombie & Fitch (il faut faire la queue pour entrer, ambiance boîte de nuit, avec obscurité quasi totale et musique à fond…). J’arrive au MoMA, au début un peu perdue avant de trouver le mode d’emploi : monter au 6° et faire la visite en redescendant. Au 6° une expo sur le design, mais par rapport à la Triennalle de Milan, c’est un peu de la petite bière.

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Par contre au 5°, c’est l’éblouissement : les tableaux les plus célèbres du monde accrochés les uns à côté des autres, les demoiselles d’Avignon, la bohémienne endormie, la nuit étoilée, la danse de Matisse, j’en oublie ! Et on a le droit de faire des photos, l’éclairage est super (à mille lieux de la tendance que je déteste à sous-éclairer les expos), on peut s’approcher des tableaux sans se faire plaquer au sol par un commando de gardiens zélés, y’a du monde mais pas trop.

Malheureusement le 4° est fermé pour travaux, je ne verrai donc pas Klimt, tant pis, j’en ai déjà plein les yeux. Les étages suivants m’ont moins intéressés, je ne me souviens même plus de ce que j’y ai vu.

Dans le jardin-patio plein de sculptures, des jeux d’eau, un café… un moment tranquille hors du temps.

Et la boutique du MoMA… Rhâââhh. Je n’ai pas pu tout acheter, mais j’ai quand même bien essayé ! Une mine de cadeaux géniaux à tous les prix, des objets du désir, des objets de tous les jours au design novateur (ou qui le fut en son temps)…

En sortant du MoMA j’ai littéralement les jambes qui me rentrent dans le corps, je me traîne jusqu’à l’hôtel et je m’effondre sur mon lit où j’écrase jusqu’à 5 h du mat…

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Dimanche, la majorité du groupe va écouter des Gospel à Harlem, ben nous du coup on va visiter Chinatown… On tombe même sur un temple bouddhiste, tout comme en Thaïlande, les gens du quartier passent faire leurs dévotions leur panier de légumes à la main. J’aime ce mélange de quotidien et de sacré, ou plutôt l’intégration du sacré au quotidien.

C’est parti pour une après midi shopping… les copains vont visiter des trucs culturels, moi je fais chauffer la CB… New York c’est quand même l’endroit où faire du shopping ! Je tombe très vite sur mon magasin préféré, articles de cuisine, déco, maison… J’aurais bien tout acheté, mais il aurait fallu affréter un contener… Je repars donc sans le robot KitchenAid rouge dont je rêve à 400 $ au lieu de 600 € chez nous, mais qui pèse 20 kg et ne tient pas dans ma valise…

L’après midi avance, je n’ai plus assez de mains pour porter mes sacs, je dépose tout ça à l’hôtel et je vais visiter The Frick Collection. Un bijou de musée installé dans une maison victorienne qui a gardé tous ses meubles et qui semble encore habitée. Des chefs d’oeuvre partout, des Rembrandt, des Monet, beaucoup d’école hollandaise, les choix d’un amateur, et ça se sent. Sans doute mon musée préféré à New York !

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Retour en traînant encore un peu à Central Park. Sur de très nombreux bancs, une plaque de métal est vissée, offerte à la mémoire d’un parent ou d’un grand parent qui aimait particulièrement ce parc, mais aussi en souvenir d’un premier baiser, ou même « Ca y est, moi aussi j’y suis ! ». J’aurais bien passé des heures à lire toutes les dédicaces… Il y en a des milliers et à chaque fois un petit bout d’histoire.

Diner dans un « dinner » justement, ce genre de brasserie typiquement américaine, ouverte 24 h / 24 et 7 jours / 7, banquettes en skaï, clientèle du quartier, carte de 10 pages. Je choisis les spare ribs (travers de porc marinés pour ceux qui ne connaissent pas). Pour 13 $, je vois arriver un bol de soupe (minestrone), une grand assiette de salade verte, tomates, concombres, au moins 600 g de travers, une pomme de terre au four et un plat de brocolis…

Les garçons ont choisi le rib eye steack, ils ont chacun 1 kg de bidoche délicieuse dans leur assiette… (Et pourtant je n’ai pas trouvé les new-yorkais particulièrement gros. Je dirais, pas plus que chez nous.)

-C’est simple, mais très bon et très frais. Encore une fois, je ne finirai pas mon assiette ! Retour par Times Square, encore un peu de shopping chez Aeropostale, une marque new yorkaise qui ne se vend pas encore en France, avec une collection très gaie, pleine de couleurs vives.

Que retiendrai-je de ce séjour éclair ?

En tout premier lieu la gentillesse et la serviabilité des new-yorkais. A plusieurs reprises, tandis que nous compulsions fébrilement le plan, des passants sont venus spontanément nous proposer leur aide. Un accueil que je mets largement dans mon top 5.

L’abondance du personnel partout : que ce soit dans les magasins, les restos, les musées. Du coup, il y a toujours quelqu’un pour sourire, dire bonjour, ou proposer son aide. Et cela de façon agréable, sans le côté commercial que je ressens en France. Et du coup, ce qui chez nous est mécanisé est fait à la main : par exemple, pas de tapis roulant pour emmener les bagages à l’aéroport, mais des vrais gens qui empilent les valises sur des chariots et les poussent. C’est surprenant au pays de Ford et de Taylor.

J’ai trouvé que les gens riaient plus, avaient l’air plus souriants que chez nous. Dans les magasins c’est frappant. La ville est aussi beaucoup plus propre que je ne m’y attendais. Les trottoirs sont nickel, quasiment pas de tags sur les murs, le métro est clair et propre, les banquettes ne sont pas dégradées comme dans le RER parisien.

Et je me dis aussi que quand des américains viennent en France, ils doivent crever de faim, avoir l’impression d’être dans un pays sous développé, crado et mal élevé et tout doit leur sembler cher !

3 jours à New York, j’ai vraiment adoré cette ville, j’espère bien y revenir. Et pour voir plus de photos, il suffit de cliquer ici !

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5 réflexions sur « New York, New York »

  1. G E N I A L ! Christine j’adore ton style limpide et simple, ton sens du voyage et de son récit… Tu me fais voyager avant l’heure… M E R C I

  2. Comme d’hab, je pense que tu devrais écrire… et publier. J’y étais à New York juste en te lisant. Et ce que tu dis sur le sentiment des NewYorkais quand ils viennent en France et bien c’est le
    même que les Australiens…

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