Oui aux films militants…

Je sors (heureuse !) de la projection de Benda Bilili, ce documentaire génial sur un orchestre de rue de Kinshasa, et j’en profite pour dire tout le bien que je pense de ces réalisateurs, musiciens, artistes qui mettent toute leur belle énergie à faire avancer un projet auquel ils croient. Mon premier exemple, dretour-a-goree.jpgont j’ai déjà beaucoup parlé ici : Retour à Gorée, où Youssou N’Dour met tout son talent à retrouver les traces de la musique des esclaves noirs arrachés à leur terre dans l’héritage musical des Etats Unis, du gospel au jazz et au rock.

Ensuite, un film incroyable : Anvil. Aux débuts du métal, Anvil était vu comme LE groupe qui devait marcher. Quelques années plus tard, faute de management, manque de chance… les membres du groupe survivent en faisant des petits boulots, mais 20 ans plus tard se retrouvent toujours pour jouer et y croient malgré les calamités qui s’abattent sur eux avec régularité. Depuis le film, plein de tendresse, d’un ancien fan et roadie, Sacha Gervasi, le groupe a retrouvé le chemin des festivals, joue devant des salles combles et un public enthousiaste, et gagne sa vie en jouant ! Pour les fans de metal et les curieux, une video sur Youtube de 1982, époque où ils faisaient jeu égal avec Metallica, avec leur tube “Metal on Metal”.

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Et puis, “Benda Bilili” dans lequel des musiciens paraplégiques de la république Populaire du Congo, vivant dans la rue au milieu des gamins perdus finissent aux festival des Eurockéennes, dans une tournée à travers toute l’Europe, et cela grâce à l’acharnement de Renaud Barret et Florent de la Tullaye. En cinq ans, entrecoupés de drames (l’incendie du centre d’hébergement où les musibenda_Bilili.jpgciens perdent tout ce qu’ils possédaient), de répétitions, de lutte pour survivre et de moments de bonheur musical, le groupe enregistrera son premier album et partira en tournée en Europe, répondant ainsi à la question d’un des gamins ” Mais pourquoi tout le monde veut aller en Europe ?”.

Débordant d’énergie, jamais misérabiliste ni complaisant, ce film est une vraie leçon d’action militante, et dégage des ondes positives incroyables. Pour voir la bande annonce, cliquez !

Et le portrait de Roger, ce gamin des rues qui apprend tout seul à jouer d’un improbable instrument composé d’une boîte de conserve, d’un bout de bois et d’une corde, et dont il tire des sons incroyables, vaut à lui seul de voir le film. Les dernières notes du film lui appartiennent d’ailleurs. Roger a 19 ans aujourd’hui. Il est grand et beau, incroyablement doué, et veut reprendre le flambeau pour aider à son tour les Benda Bilili qui lui ont doné sa chance.

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