Lundi 25/02
Le matin, couru le long de la sublime plage, mais vite mal à la hanche, revenu en marchant. Pourtant, j’ai 10 km de plage pour moi presque toute seule ! Les méduses sont toujours là, un peu «fondues» en un magma visqueux.
Le courant doit être violent, car tous les hôtels ont aménagé des sortes de parcs entourés de bouées à l’intérieur desquels les gens se baignent.
Nous quittons Phuket et notre petit paradis, direction le nord, parc national de Khao Sok. Il fait beau malgré quelques gouttes de pluie intermittentes. Finalement, à part les plages de la côte ouest, le reste de Phuket a l’air d’une grosse île assez prospère et travailleuse. Alternance de plantations d’hévéas et de « villes-rues » façon tropiques.
On a beau longer la mer, on ne la voit jamais ! On passe le Sarasin Bridge qui relie Phuket à la Thaïlande. Effectivement, comme le disent les guides, des pécheurs pêchent à la ligne du haut du pont… et juste derrière, une image de l’Asie éternelle : buffles au pâturage dans un marécage…
Paysage très couleur locale jusqu’à Khao Lak. Autour de Khao Lak, une dizaine de km touristifiés (gravement) avec resort, coffee shop… Pas trop ce qu’on aime !Avant Khao Lak, tenaillés par la faim, on oblique vers la mer en se disant qu’on y trouvera bien un restau… Et bien, non. Plusieurs km de sable blond s’offrent à nous, totalement déserts : pas une cahute, pas le moindre signe de vie humaine.
L’eau est sublime, le sable est d’une finesse incroyable, nous pourrions être les premiers hommes à y poser le pied.
On mange dans un tout petit boui-boui de bord de route. Grâce à l’aide d’une cliente qui parle un peu anglais, on obtient un bol de soupe avec de larges pâtes, du poulet et des sortes de quenelles de poisson. C’est très bon, plein de parfums et pas du tout épicé. Comme on demande une bière et de l’eau, la patronne hèle l’épicerie de l’autre côté de la route qui nous apporte les boissons demandées. La patronne est une matrone d’un certain âge, elle manie le hachoir avec détermination.
Une table est couverte de petites assiettes contenant toutes sortes d’ingrédients : ananas, concombre, œufs durs… Les clientes viennent s’asseoir à cette table avec leur assiette, se servent directement dans les plats et mangent au milieu… Vu de notre côté occidental, ça ne fait pas très hygiénique !
Certaines clientes viennent acheter à emporter dans des petits sacs plastique (10 cm X 10 cm) : une mesure de sauce, quelques morceaux d’ananas.
Des gamins en scooter s’arrêtent pour se faire faire un genre de shake : 1 fruit, un peu de sirop, beaucoup de glaçons, un peu d’eau, le tout passé au mixer.Quelques villes plus loin, on s’arrête devant une espèce de marché pour acheter de petites bananes, de toutes petites mangues, puis dans un genre d’épicerie, des gâteaux et un cahier.
La route s’éloigne de la côte et tourne à droite vers Khao Sok. Le paysage devient sublime, mais la pluie tombe violemment par intermittences. On galère un peu pour trouver l’hôtel : de petites cabanes dans les arbres, très jolies. C’est le Nature House Resort, tenu par le trés gentil Tee et sa famille.
La pluie se met à tomber violemment et nous voilà bloqués sur la terrasse du resto à partir de 17 h 30. Il pleuvra sans arrêt jusqu’au petit matin.On s’installe dans notre cabane. La chambre est toute mignonne, avec une grande moustiquaire qui entoure le lit et une salle de bain façon « jungle »…
Mardi 26 février
Nuit assez tranquille et découverte le matin qu’il n’y a que de l’eau froide à la douche façon néolithique… Départ à pied pour l’entrée du parc, petit pont branlant sur la rivière.
En chemin, on croise un énorme scorpion (8 cm sans la queue) heureusement écrasé sur la route. Même écrasé , il me terrifie !
Balade sympa dans le parc, même si les cascades sont décevantes. Philippe se fait grimper dessus par un gros lézard (il crie quand même…), je manque m’évanouir en tombant nez à nez avec une araignée géante noire et jaune (corps de 8 cm de diamètre + 7 cm de pattes…) installée sur la chaise sur laquelle j’allais m’asseoir…
Retour à la cabane, déjeuner rapide et début de notre « road trip » en direction de Nakhon Si Tamarat. C’est une ville sainte du boudhisme, et les rares guides qui en parlent en disent du bien. Elle est de l’autre côté de la Thaïlande, côté golfe de Thaïlande.
Philippe s’endort au volant, je ne vaux guère mieux, on s’arrête un peu au milieu de nulle part. Philippe espère trouver un café glacé, mais il se contentera de pepsi. C’est assez étonnant, en Thaïlande, même au milieu de nulle part, il y a toujours quelque chose à manger, à toute heure du jour et de la nuit. On a le sentiment que les thaïs mangent tout le temps.
Un vieux monsieur et sa femme, très gentils, mais ne comprenant pas un mot d’anglais tiennent la minuscule gargotte en plein air. Sourires… Le monsieur nous apporte 2 fruits verts, genre toute petite mangue, et sa femme vient nous les couper en tranches avec son grand coutelas. C’est très acide, un peu âpre. Le monsieur nous explique par gestes que c’est son arbre qui les produit et en remplit tout un sac qu’il nous offre. Puis il nous fait goûter un autre fruit, texture et noyau du litchi, mais goût assez écoeurant qui me remontera tout l’après-midi. On part en remerciant comme on peut… re sourires.
Alternance de grains hyper violents et de soleil. Le paysage est toujours sublime, un genre de Phang Na terrestre : ce sont clairement les mêmes rochers, les mêmes grottes, les mêmes stalactites. Mais au lieu de la mer c’est entouré de jungle.
La route défile : plantations d’hévéas, villes-rues, marchés… Toutes les maisons ont leurs petites maisons des esprits, comme de minuscules temples de toutes les couleurs. Pour les thaïs, les esprits sont partout : dans la terre, dans les arbres… Quand on construit une maison, on dérange forcément les esprits qui vivaient là. Du coup, pour ne pas qu’ils se fâchent, on leur construit une petite maison pour les loger pendant la construction de la grande maison. Si on embellit la grande maison, il faut prendre garde d’embellir aussi la maison des esprits, si on ne veut pas les fâcher. Et un esprit fâché, c’est dangereux !
A l’entrée et à la sortie de toutes les villes, il y a des magasins qui vendent toutes sortes de modèles de maisons d’esprit, toujours très colorées. Dans ces magasins, on trouve aussi toutes sortes de décorations très kitsch, l’équivalent de nos nains de jardin : bêtes sauvages fluo, etc… En arrivant vers Surat Thani, le style de ces maisons d’esprits change : en plus des habituelles, en bois peint de couleurs très vives, des modèles plus mastocs, en ciment, et des modèles recouverts de mosaïque, voire de petits miroirs. Ca jette !
Le soir tombe, visiblement, on n’arrivera pas à Nakhon Si Tamarat avant la nuit. Rien qui ressemble à un hôtel sur la route. Je suggère d’aller vers la mer, peut être qu’on y trouvera une zone plus touristique et de quoi se loger ?
1 ère route à gauche, et hop ! Après moult virages, on tombe sur une gigantesque plage (pas très jolie) bordée d’un quartier musulman assez miteux. Au bout de la route, un cul de sac : une rivière se jette dans la mer, et pas l’ombre d’un pont pour traverser ! Par contre une bande de jeunes qui se marrent…
Retour en arrière, on traverse la rivière sur un petit pont, puis un autre un peu plus grand, et là, au bout du pont, un restau avec terrasse sur la rivière, de la lumière, des gens, ça a l’air sympa.
Philippe va demander s’ils ne connaissent pas un hôtel dans le coin. En fait le resto a quelques chambres, simples mais très correctes, à 30 baht (6 €) la nuit. On s’installe au restau, petite table sur la rivière, un peu de vent, c’est super. C’est visiblement un restau de poissons, ce qu’on a pu voir de plus élaboré et de plus chic comme resto destiné à une clientèle thaï.
1er problème : la carte est en thaï seulement, et personne ne parle anglais… On va voir les poissons, et on commande tant bien que mal des crevettes grillées, un joli poisson à la vapeur, du riz, des légumes, et une bière.
Finalement, on voit débarquer sur notre table un bout de poisson frit… je goûte, mais je n’aime pas. Puis arrivent le riz, des légumes délicieux, les crevettes… Et quand je n’y croyais plus du tout, mon poisson vapeur ! Un peu trop mou, mais ça va.
On est les seuls occidentaux dans le resto (à mon avis à 50 km à la ronde aussi) par contre à la table à côté, des asiatiques (mais plus typés chinois) qui parlent anglais entre eux.