Archives de catégorie : Voyage – Voyage…

Chroniques Arméniennes : sur la route

Rappelons que l’Arménie est un pays montagneux et vraiment froid l’hiver… Plusieurs conséquences à cet état de fait : les routes sont des routes de montagne avec enchaînement de cols et d’épingles à cheveux… et en plus, le goudron gèle et éclate l’hiver, ce qui fait que les routes sont en mauvais état. Si l’on ajoute à ce fait que l’Arménie n’est pas un pays riche et ne peut donc pas refaire le goudron tous les ans, vous aurez une petite idée de l’état du réseau routier.En fait, c’est bien moins pire que ce que l’on pourrait imaginer. Il y a même entre Erevan et le lac Sevan une bonne centaine de km d’autoroute. Pour le reste, le réseau routier principal est à deux voies maximum, et certaines routes assez fréquentées sont en piteux état.

Un élément bien agréable : comme l’Arménie n’a pas de pétrole, mais entretient encore des relations correctes avec l’oncle russe, la plupart des véhicules roulent au gaz. Que ce soit les bus, avec les bonbonnes sur le toit, les camions ou les voitures particulières, peu d’essence, peu de gaz d’échappement, moins de pollution.


Deux bus avec les bonbonnes de gaz sur le toit.

Pour les amateurs de carrosseries, une impressionnante collection de vieux camions, vieux bus, et la gamme complète de la production soviétique, quelques vieux side-car, et quand même, avec le développement d’une nouvelle bourgeoisie TRES riche, des 4/4 flambant neufs aux vitres fumées…

Sur la route, les panneaux de signalisation me ravissent toujours, les dessins diffèrent d’un pays à l’autre, et j’en fais collection (en photo, bien sûr).

Encore quelque chose que l’on ne voit plus guère chez nous, sauf au fin fond de la campagne : les troupeaux sur les routes principales, accompagnés de bergers à cheval.

Tout ce petit monde vit apparemment en bonne intelligence : les bergers poussent les bêtes pour dégager un petit passage à notre bus, il faut bien dire que la circulation n’est pas très dense.

Chroniques Arméniennes : le pays de pierre

Pays de pierre, en effet… La pierre est partout : dans la nature, sous forme d’orgues basaltiques, de cheminées de fées, de falaises, de gorges vertigineuses, sculptée en khatchkhars (croix de pierre) d’une finesse hallucinante, dressée en menhirs à l’observatoire de Karahounge, taillée pour construire les innombrables églises et monastères aux quatre coins du pays.Pays volcanique, pays d’altitude : le point le plus bas du pays est à 1000 m, et le sommet de la chaîne de l’Aragatz culmine à plus de 4000 m. Le mont Ararat, qui même s’il a été “volé” à l’Arménie en reste le symbole le plus fort et le plus représenté domine la plaine d’Erevan de ses 5165 m.

La pierre est aussi sous nos pieds : l’obsidienne y est si commune qu’elle sert à faire le ciment, on en ramasse des morceaux partout. Les constructions sont faites de basalte gris ou de tuf rose. Erevan était surnommée la ville rose, car construite entièrement en tuf aux multiples nuances de rose.

Dans le petit monastère de Gndevank, qui semble s’être endormi en nous attendant il y a quelques siècles, une bande dessinée de pierre. Nous en verrons beaucoup d’autres, en particulier à Noradouz. Ces pierres tombales racontent les circonstances de la mort du défunt…

Toujours à Gndevank, un bélier de pierre fait le guet.

Dans toute l’Arménie un bestiaire pétrifié nous attend. Ici, une chimère au caravansérail de Sélim.

Ce caravansérail qui date de 1332 a été construit par un prince Orbelian pour abriter les voyageurs : son fils avait en effet trouvé la mort dans une tempête de neige à cet endroit. D’extérieur, un long bâtiment bas, sans ouvertures. Dedans, 3 travées, une de chaque côté destinée aux animaux, et une travée centrale pour les voyageurs. Un puits de lumière au milieu du bâtiment, mais il faut du temps pour s’habituer à l’obscurité. Ce caravansérail est dans un état de conservation exceptionnel, bien que semblant à l’abandon. A côté, des arméniens font cuire des grillades, nous invitent à les partager, et posent avec nous pour la photo !

A Noravank, cette pierre tombale exceptionnelle représente un lion de taille humaine. La sculpture est d’une finesse incroyable, mais rien ne nous empêche de marcher dessus…

A Noravank, toujours, cette rarissime représentation d’un Dieu le Père débonnaire et joufflu. Je crois que c’est une des seules représentation de Dieu en Arménie : en principe on n’y trouve que des sculptures de la vierge à l’enfant, ou les fameux khatchkhars.

La pierre est partout, mais les fleurs aussi, qui poussent carrément dans le basalte…

Ici, dans le val des orgues à Gndevank. il y avait beaucoup de brouillard…

De faux airs de “Monument Valley” autour de Sissian.

Des formes étranges, comme des tours de garde…

Et partout, partout, des orgues basaltiques. ici à Djermouk.

Oeuvre humaine cette fois, la forteresse de Smataberde domine fièrement deux vallées avec son allure de grande muraille.

Dans le monastère en partie troglodyte de Gheghard, cette salle à l’acoustique fabuleuse a été entièrement excavée dans le rocher à partir de ce puits de lumière. Nous avons eu le privilège d’y entendre un concert de musique sacrée et populaire…

L’observatoire de Karahunge (ou Zorats Karer) est plus ancien de 2000 ans que Stonehenge. Les spécialistes pensent qu’il servait aussi à des observations astronomiques. Des trous ronds et réguliers ont été taillés dans le haut des menhirs.

Près du lac Sevan, des milliers de khatchkhars vieux de plusieurs siècles jusqu’à nos jours nous attendent dans le cimetière de Noradouz. En Arménie, les croix ne sont pas découpées en forme de croix, mais sculptées sur des pierres plates. Vestige vivace du culte du soleil zoroastrien, y figurent aussi toujours le disque solaire et l’arbre de vie.

Il y a des khatchkhars partout : on marche dessus, ils sont taillés à même le rocher, sculptés en ex-voto dans les murs des églises, réutilisés pour consolider un mur… De tuf ou de basalte, les plus fins sont de véritables dentelles de pierre. Le plus célèbre sculpteur et architecte, Momik, qui vécut au XIII° siècle est enterré à Noravank et a sculpté lui même sa pierre tombale. Alors qu’on lui doit certaines des plus exceptionnelles dentelles de basalte (aujourd’hui dans les musées), son khatchkhar-pierre tombale est très simple, très modeste. Il est toujours adossé à l’une des églises de Noravank, et l’on pourait marcher dessus sans s’en apercevoir…

A côté du fort d’Amberd, quelques morceaux de khatchkhars dressés en un autel bucolique.

Chroniques Armeniennes : à table

table d’hôte à Garni

En effet, comment mieux commencer à vous parler de l’Arménie que par la table ? Premier repas, premier émerveillement : sur la table, tout un tas de petits plats, salades, charcuteries, fromages, et surtout, surtout : des bouquets d’herbes aromatiques, basilic, persil, coriandre, aneth, cébettes… à croquer à volonté tout au long du repas.

Tomates et concombres sont à l’honneur, et aucun repas ne se conçoit sans eux. A côté, des salades toujours différentes, de toutes couleurs et de toutes textures.

Il faut parler aussi du “lavash”, cette sorte de galette très fine qui remplace le pain et qui est toujours fabriquée de façon artisanale et selon une méthode qui remonte à la nuit des temps. La pâte est mise à lever toute la nuit. Le lendemain, elle est roulée et étirée en une sorte de crèpe très fine, plus ou moins ovale, de 60 X 25 cm. A l’aide d’une sorte de coussin de la même forme, cette galette est collée sur les parois d’un four cylindrique, creusé dans le sol, et chauffé par en dessous. En quelques secondes, la pâte cuit, dore, grille un peu. Elle est ensuite découpée en bandes de 20 cm de large et servie à table. Fraîche, c’est un délice. Laissée à l’air, elle sèche et devient dure et un peu caoutchouteuse. Dès qu’on la garnit de légumes ou de salades, elle redevient moelleuse.

On ne saurait oublier aussi le fromage blanc : une grande jatte est servie, et sert à assaisonner légumes et salades.

Touristes que nous sommes, nous extasiant sur ce premier repas, nous avions négligé le fait que ce n’étaient que les entrées… Suivit un plat de viande avec des légumes chauds pour lequel plus personne n’avait faim !

Heureusement les desserts sont dans l’ensemble très légers : fruits le plus souvent, parfois gâteaux peu appétissants (genre génoise et crème) et une fois des sortes de baklava rustiques mais très bons.

Le repas se termine par un café arménien, un thé noir, une infusion (menthe ou thym) ou un nescafé… Il n’y a pas de café “classique”, et la seule alternative pour ceux qui n’aiment pas le café arménien est le nescafé, d’ailleurs facturé 2 fois plus cher que le café arménien.

Notons que si ce premier repas nous avait émerveillé, les suivants nous ont permis de nous “blaser” un peu, puisque le menu  a été le même tout au long des 25 repas. Seules changeait la composition des salades, et la nature du plat chaud servi ensuite : parfois soupe, parfois brochettes, parfois viande en sauce, parfois poisson. Mais quant à moi, je ne risquais pas de m’en plaindre : donnez moi des légumes et je suis heureuse. D’ailleurs, la première chose que j’ai faite en rentrant : acheter des tomates, des concombres, et mettre des bouquets d’aromatiques sur la table.

Si l’on ajoute à ça que l’agriculture semble tout à fait bio, par la force des choses (les traitements et engrais, ça coûte cher) et extrèmement peu mécanisée, un voyage en Arménie c’est un  vrai voyage santé : des légumes bio à tous les repas, peu de viande, des fruits… on est en plein régime crétois ! D’ailleurs, tout en mangeant comme un ogre, j’ai perdu un peu de poids pendant ces 15 jours.

le marché central à Erevan

Pour des français peu habitués à voyager,  le petit déjeuner surprend : gâteaux, légumes, feuilletés de viande, voire plat chaud de viande et de légumes… un vrai repas en somme.

Dois-je mentionner la vodka au chapître repas ? La vodka arménienne est tout à fait excellente (on a abondamment testé la marque  Avshar) et ce qui ne gâte rien, elle coûte 2 € le litre… On trouve aussi toutes sortes d’alcools de fruits : mûre, abricot, prune.

Un des premiers mots que nous avons maîtrisé en arménien : la mûre du mûrier se dit “tout(e)” par opposition à la mûre du roncier qui se dit “moch(e)”… Qui a dit que les voyages ne formaient pas la jeunesse ?

Italia Bella

De retour de 5 jours en Italie, à Milan et autour… Et comme toujours sous le charme de ce pays si beau, de cette langue si musicale, de cette cuisine si exquise et des italiens si… Bon, l’amour ne me rend pas totalement aveugle, et je sais reconnaître un truc bizarre, même en Italie : au top du bizarre cette année, la pizza que j’ai vu proposer partout, la pizza aux frites… Si, si, une vraie pizza, avec des frites dessus ! Et en plus j’ai vu des gens en acheter et même en manger…

Autre chose bizarre, mais dans le bon sens : comment expliquer qu’au bout de 5 jours de pâtes, pizza, et autres italienneries j’ai perdu 1 kg ? Ca doit être l’italian paradox, il faudrait que je teste plus longtemps pour voir si au bout d’un an j’ai disparu..

Que vous dire d’autre sur ce voyage ?

Que les étudiants italiens ont bien de la chance, logés dans des universités – musées (celle de Milan est déjà pas mal et celle de Pavie m’a fait craquer : une succession de petits cloîtres gothiques… avec le wifi à l’intérieur !)

Une des cours de l’université de Milan

Une cour de l’université de Pavie

Que l’Italie, et plus spécialement Milan, est vraiment le pays du design : après une visite au tout nouveau  musée du design à la Triennale, celle de la boutique Alessi où j’ai envie de tout, du sous sol du grand magasin “La Rinascento” (l’équivalent des Galeries Lafayettes) entièrement consacré au design, et où on peut acheter une bonne partie des objets exposés au musée.
Dans ce même magasin, sur les toits, un bar à mozarella, façon sushi, où de délicieuses hôtesses japonaises préparent devant vous toutes sortes de mozarella (doit-on dire mozarelle ?)

J’ai profité de ces quelques jours à Milan pour retourner au Cimetière Monumental, le plus ahurissant cimetière que je connaisse, où les bourgeois milanais du siècle dernier (enfin, celui d’avant) faisaient assaut de munificence pour abriter leurs derniers jours. Le résultat vaut le voyage, à mon sens ! Là, j’en ai profité pour shooter plein d’anges, c’est tendance et kitsch, mais beau quand même… Et surtout, très varié (ci dessous, 3 au hasard dans ma collection)

Remontée aussi sur le toit du Duomo, mais en ce samedi de pont, nous étions bien trop nombreux pour apprécier sereinement cette gigantesque meringue.

Enfin, je me suis perdue dans les rues à la recherche des cours et des jardins cachés (il n’y a que ça ).

Vendredi, visite de Bergame, mais grosse déception : la ville est belle, mais bondée, à mi-chemin entre le Mont Saint Michel et les Baux de Provence, beaucoup trop de monde pour visiter tranquillement. En plus, ce n’est pas une ville “qui vit” c’est juste un beau décor pour les touristes. Même sentiment en visitant la Chartreuse de Pavie, c’est beau (si on aime les meringues baroques) mais ce n’est pas pour nous.


Bergame

Changement de décor à Pavie : petite ville universitaire merveilleuse où nous avons découvert une superbe église gothique (San Michele) ni en marbre ni en briques, ce qui en Italie n’est pas si courant.


Pavie, chapiteau de l’église

Et enfin, émerveillement à Vigevano, tassée autour de son gigantesque château de briques. Rien de manque à notre bonheur : passages souterrains et secrets, écuries dessinées par Léonard, magnifique grande place renaissance, petites églises cachées…


Grand place de Vigevano


Les écuries du château

Et pour terminer, une idée géniale : l’expo impossible. Partant du constat qu’il devenait impossible (ou tout au moins terriblement cher et compliqué) de réunir les oeuvres d’un artiste, la RAI a proposé une expo de reproductions de haute qualité. Ce qui nous a permis d’admirer des quantités d’oeuvres de Léonard de Vinci, et même de nous apercevoir que sa célèbre Madone des Rochers avait été peinte en 2 exemplaires, avec lesquels il est très amusant de jouer au jeu des 28 erreurs. Ces tableaux étant respectivement au Louvre et à la National Gallery à Londres, c’est pas demain la veille que j’aurais pu voir les deux en même temps.


La vierge des rochers du Louvre


La vierge des rochers de Londres

A l’heure où la mairie d’Aix met le budget de la ville en péril pour produire des expos hors de prix sur Cézanne / Picasso, je préfère payer mon billet 3 € et voir plus de reproductions que 15 € pour voir moins de “vrais” tableaux dans l’obscurité et à une distance de sécurité telle qu’il devient difficile d’en apprécier les détails !

 

Thaïlande, journal de voyage t9

Jeudi 28 février
Réveil morose sous une pluie battante. Pendant les 15 jours de navigation on a eu un temps de rêve, pas une goutte d’eau, pas trop chaud, mais depuis le jour où on a rendu le bateau, le temps est moyen.
On part quand même pour Krabi, en espérant que ça s’arrange. Route tranquille, mais pluvieuse. On arrive à Krabi vers 11 h, il pleut toujours. Les restos indiqués par le routard sont en intérieur, sombres et pas tentants. On fait un tour, quelques terrasses abritées sur la rivière proposent  du seafood, mais rien d’emballant.Là, j’ai honte de l’avouer, nous retournons dans un centre commercial pour manger du canard et du porc laqué à s’en faire péter la panse. On goûte aussi de curieuses nouilles vertes – pas trop de goût. Petit tour à l’hypermarché, on en ressort avec un téléphone portable Nokia à 20 € (d’avance, pour la prochaine fois que les enfants perdront le leur…), un couteau à découper les légumes en vagues, un mini-couteau pour évider le cœur des fruits…Il pleut toujours, nous partons vers Phang Na. Route magnifique entre les falaises. La pluie se calme un peu. On débarque dans le Phang Na National Park où le routard dit qu’on peut louer des bungalows. De fait, pour 900 baht (18 €) nous échoit un bungalow en bordure de rivière, avec une jolie terrasse où j’écris ces notes devant un verre de rhum.
Avant de dîner, on fait un tour à Phang Na ville. Petit tour au marché de nuit, pas grand chose d’intéressant.

Retour au bungalow, dîner sur la grande terrasse de bois sur la rivière du restaurant du parc, puis petit verre de rhum sur notre terrasse, le temps de rédiger les notes d’une journée où nous n’avons pas fait grand chose à part tailler la route, ce qui est déjà une aventure en soi .

Avec notre quota de mobylettes supportant 4 personnes, de triporteurs trimballant tout un salon en rotin, de dames roulant en mobylette en tenant un parapluie ouvert au dessus de leur tête, de pick-up remplis à ras bord de femmes voilées… j’en oublie.

Sans compter les mystérieux semi-remorques remplis d’énormes fruits épineux. On a pensé un moment que c’étaient des durian, mais d’abord notre odorat n’a pas protesté (comme dit wikipedia : Le durian a un goût très subtil dont la base serait un camembert cru à point avec des nuances d’ananas et d’ail, et dégage une odeur particulièrement forte considérée par beaucoup d’Européens comme peu agréable), et en plus, on en a retrouvé plusieurs fois en train de décharger à l’entrée d’une usine d’huile de palme. Ca doit donc être des fruits du palmiste.

 

Vendredi 29 février

Dernier jour… cette semaine aura passé comme une étoile filante. On s’est prévu un programme cool, spécial dernier jour. Retourner à Phuket, au joli Resort où on a dormi la première nuit, y déjeuner, et feignasser sur la plage jusqu’à l’heure de l’avion. Programme que nous appliquerons à la lettre, d’autant qu’il ne pleut plus.

Accueil toujours aussi agréable au resort, Philippe craque à nouveau pour le plateau de fruits de mer, moi je décide de la jouer touriste, et je commande du riz frit à l’ananas et aux noix de cajou servi dans un demi ananas. La gentille patronne a beau s’évertuer à me dire que servi dans l’ananas c’est plus cher, et qu’il vaut mieux que je prenne la même choses pas dans un ananas et moins cher, je n’en démords pas, je joue la touriste, et puis c’est vraiment trop joli !

A côté de nous, des français, lui certainement d’origine maghrebine,  elle le teint très clair, pour ce qu’on en voit, cachée derrière son grand foulard. 2 enfants de 4 – 6 ans, petite fille et petit garçn, + bébé dans la poussette. Le père en short, les enfants en maillot, la mère en manches longues, pantalon + jupe longue + grand foulard. Le père joue avec ses enfants, se baigne avec eux, la mère finira par les rejoindre dans l’eau, mais se baignera toute habillée, avec pantalon, jupe, manches et foulard… bizarre.

Le long de la plage de jeunes hommes passent et repassent, un filet plié sur l’épaule. Dans l’eau jusqu’aux mollets, ils guettent quelque chose, et d’un mouvement sec lancent leur filet. Celui-ci est rond, et doit être lesté tout autour de la bordure. Parfois, ils ressortent quelque chose : petit poisson, crevette ? Je suis trop loin pour voir.

Après ça, je m’endors dans le hamac sur la plage, puis dernière trempette, douche et nous disons adieu à cet endroit merveilleux. Comme d’habitude on se perd pour rejoindre l’aéroport, où on doit rendre la voiture, on ne sait pas trop à qui ni comment. En fait à notre arrivée, deux personnes nous attendent, nous aident à vider la voiture, et repartent sans autre forme de procès. Il y a des fois où les transactions basées sur la confiance nous font regretter la paranoïa omniprésente chez nous…

Très longue série de vols : Phuket – Kuala Lumpur – Roissy – Marseille… mais le décalage est dans le bon sens, c’est déjà ça.

Qu’ai-je retenu de ce voyage ? Déjà, un des plus beaux voyages qu’on ait fait, avec une conjonction idéale de paysages à couper le souffle, de découverte d’un pays, de personnes exceptionnellement gentilles et souriantes. Le fait d’avoir pu enchaîner une semaine de road trip après les 15 jours de navigation a permis de connaître (un peu) le pays, ce qui nous manque souvent quand on ne fait que naviguer.

Nous n’avons vu qu’une toute petite partie (le sud) de la Thaïlande, juste assez pour nous donner envie de revenir, loin des sentiers battus, et en prenant notre temps.

Thaïlande, journal de voyage t8

Mercredi 27 février
Même le muezzinde la mosquée d’à côté et le lit trop mou ne m’ont pas empêché de dormir. Le chant des muezzin n’est pas du tout le même qu’en Jordanie : plus musical, pus modulé. En fait dans le sud de la Thaïlande, surtout dans les coins perdus où on traîne, il y a beaucoup de musulmans et beaucoup de mosquées.
On reprend notre road-trip vers Nakhon. Il a plu pendant la nuit, mais ce matin il fait beau. Quelques km plus tard, on décide de quitter la « nationale » et de prendre les chemins de traverse. Comme d’habitude, on se retrouve coincés par un cul de sac… On reprend la nationale !
Arrivée à Nakhon, grosse ville, et tout de suite, on tombe sur un «Carrefour», avec le même logo que chez nous. D’un seul élan, nous nous engouffrons dans le parking souterrain, curieusement gardé par plein de mecs en uniformes avec matraque.
Petit centre commercial sur 3 étages, et petit Carrefour, même genre que chez nous. On dévalise le rayon chaussures. Par contre, au rayon ménager, je ne trouve pas l’épluche légumes décoratif que je cherche  (oui, je sais, j’ai tendance à rapporter des souvenirs de vacances bizarres…). Au rayon lingerie, on prend conscience de la différence de morphologie : tous les soutien-gorge sont paddés à mort (avec des rembourrages comme y’a pas chez nous !) et la plus grande taille doit être un 90 B… Pas UN soutif sans rembourrage !On mange dans un resto de la galerie, visiblement c’est une chaîne basée sur le concept de la fondue chinoise. Au milieu de chaque table une marmite d’eau bouillante, dans laquelle on met à cuire toutes sortes de légumes, et un choix de viandes, poissons ou autres (y’a des choses, je préfère ne même pas savoir ce que c’est…)
Le résultat est marrant, impression de faire sa petite cuisine, mais extrêmement fade, on aurait bien aimé du soja ou du sel pour relever tout ça. Mais l’idée est sympa et à reprendre.
En dessert, Philippe teste la « Taro Ice Cream » (glace au taro : vous voilà bien avancés ! Le taro c’est un légume genre pomme de terre poilue, dont la chair est mauve, et la texture hyper farineuse. Je ne vois même pas comment on peut en faire de la glace, c’est comme si je faisais de la glace aux pommes de terre). C’est mauve, ni bon, ni mauvais avec un petit goût indéfinissable.
Moi je prends des boules de sésame dans un sirop de gingembre chaud. C’est délicieux : de la pâte de sésame sucrée dans de la pâte à raviolis chinois, un bouillon de gingembre sucré et TRES relevé. Je n’en trouverai plus au cours du voyage, j’ai appris depuis que c’est un dessert de fête chinois.
Puis retour aux choses sérieuses, nous allons visiter Nakhon. Nous arrivons tant bien que mal au grand Wat (temple), où on se fait fourguer d’office 2 bouquets et 2 colliers de fleurs (offrandes à faire aux bouddhas). Les vendeuses de fleurs et de colliers sont installées sur le trottoir, et se jettent sur nous pour placer leur marchandise. On termine la négociation avec un bouquet que Philippe finira par offrir à un bouddha tout nu.

La coutume, c’est d’orner les bouddhas : on peut leur offrir des fleurs ou des assiettes de pièces, coller de petites feuilles d’or dessus, ou les habiller de pièces de tissu dans toutes les nuances d’orange. Et de fait dans le temple, certains bouddhas sont très richement ornés, et d’autres pas du tout. Il y a plusieurs milliers (au moins) de bouddhas dans le temple.

Le Wat est en travaux. Dès qu’on rentre dans le petit musée, on se fait gronder parce qu’on a gardé nos chaussures.
Mon bouddha préféré est un grand bouddha couché, dans le musée, devant lequel un écriteau précise « do not cover with gold »…
Mélange étrange de sacré et de profane, 2 femmes en prière devant un bouddha. L’une se balance d’avant en arrière l’air pénétré, l’autre répond à son téléphone portable qui sonne… Un bonze qui fume dans la rue, une jeune femme qui prie devant un bouddha avec les sacs plastiques de ses courses étalés autour d’elle, dans une aile d’un des temples des femmes qui plient des km de tissus dans toutes les nuances du jaune à l’orange, des moinillons de 12 ans qui passent en bande…

On est abordés par une bande de jeunes, accompagnés de leur professeur de japonais (?). Pour pratiquer son anglais, le garçon du groupe (essentiellement composé de jeunes filles gloussantes) nous fait un petit cours sur le temple, son histoire, la ville. J’ai pas tout compris, mais c’est marrant, et tout  fait désintéressé financièrement. Certains voyages précédents, surtout le Maroc, m’ont laissé une appréhension du « pressurage » financier des touristes, et j’ai toujours du mal à être détendue dès qu’on m’aborde. Mais en Thaïlande (en tout cas celle que nous avons rencontrée), comme à Cuba ou en Jordanie, quand les gens sont gentils, c’est parce qu’ils sont gentils, et pas par espoir d’un gain financier.
Dans le temple, un gong énorme, avec une bulle de cuivre. En frottant un certain temps la bulle, le gong finit par entrer en résonance et ça produit une vibration de plus en plus sonore qui emplit tout l’espace.
Visiblement, il y a des touristes asiatiques venus d’autres pays. Une femme qui a fait résonner le gong nous explique en anglais, toute émue, que c’est la première fois qu’elle y arrive.

Après ça, on passe devant les vestiges des remparts : pas mal, mais ne vaut pas le voyage comme dirait le guide vert. Un couple d’ados en uniforme d’écoliers s’embrasse avec fougue à l’abri des murailles, avec un copain qui fait le guet. Visiblement, ça ne se fait pas trop, en tout cas en public.
Tous les écoliers portent un uniforme, le même d’un bout à l’autre du pays. Pour les garçons, polo et bermuda marron, chaussettes montantes et tennis en toile marron, pour les filles, suivant l’âge, une déclinaison de bleu marine et de blanc, chemisier à col marin et jupe plissée pour les plus jeunes, petit chemisier blanc à manches courtes et jupe droite marine courte pour les plus vieilles. Sur le système scolaire thaï, un article très intéressant : http://pagesperso-orange.fr/jacques.nimier/journee_thailande.htm

Puis une très belle maison ancienne en bois, mais on ne peut pas la visiter et elle est quand même bien abîmée
Un peu déçus par Nakhon, nous repartons plein ouest en nous disant que le road trip, c’est bien plus marrant !

Petite route traversant de très jolis paysages, des gens souriants, visiblement on fait un peu sensation, c’est pas un coin à touristes (d’ailleurs, toute cette région ne figure même pas dans la plupart des guides…). Pas l’ombre d’un hôtel à l’horizon, de toute façon, il n’y a plus rien d’écrit en alphabet latin, et on ne sait pas lire « hôtel » en thaï. Heureusement, à la sortie d’une petite ville, Philippe repère un truc qui pourrait ressembler à un hôtel. Je n’y crois pas, et manque lui faire rebrousser chemin. Et pourtant si, c’est un genre de motel : 20 petits bungalows à touche-touche, avec une place pour garer une voiture sous un auvent. C’est tout neuf, ça coûte 350 baht la nuit (8€), et y’a même de l’eau chaude.
On paye, puis on retourne en ville faire un tour. Encore une ville-rue, si ce n’est que située à un croisement, elle est donc constituée de 2 rues qui se croisent. Un peu de tout, de la robe de mariée à la petite épicerie. On repère un resto avec en vitrine toutes sortes de choses qu’on peut manger, et même de grosses larves… Puis on trouve un internet café, où je peux sauvegarder mes photos, et un restau très sympa, en plein air, tables et bancs en bambou, barbecue où grillent viandes et poissons. Bien sûr personne ne parle un mot d’anglais !

On commande du porc grillé, absolument délicieux, et, non sans mal, une soupe avec des légumes, du gingembre et plein de crevettes, que le monsieur (c’est encore un couple qui officie, visiblement aidé par sa fille, en uniforme d’écolière) fait devant nous. Ce qui est bon dans cette cuisine c’est l’abondance des parfums : herbes, basilic tropical, coriandre…
Le monsieur nous fait goûter du cognac thaï, on lui fait goûter du rhum, il nous offre une flasque de cognac, on lui offre une cigarette, il nous re-offre une cigarette…
Visiblement « France », que ce soit prononcé à l’anglaise ou à la française ça ne leur dit rien, et Paris non plus. Même Zidane, qui nous a pourtant souvent servi de sésame est sans effet !

Thaïlande, journal de voyage t7

Lundi 25/02
Le matin, couru le long de la sublime plage, mais vite mal à la hanche, revenu en marchant. Pourtant, j’ai 10 km de plage pour moi presque toute seule ! Les méduses sont toujours là, un peu «fondues» en un magma visqueux.
Le courant doit être violent, car tous les hôtels ont aménagé des sortes de parcs entourés de bouées à l’intérieur desquels les gens se baignent.
Nous quittons Phuket et notre petit paradis, direction le nord, parc national de Khao Sok. Il fait beau malgré quelques gouttes de pluie intermittentes. Finalement, à part les plages de la côte ouest, le reste de Phuket a l’air d’une grosse île assez prospère et travailleuse. Alternance de plantations d’hévéas et de « villes-rues » façon tropiques.
On a beau longer la mer, on ne la voit jamais ! On passe le Sarasin Bridge qui relie Phuket à la Thaïlande. Effectivement, comme le disent les guides, des pécheurs pêchent à la ligne du haut du pont… et juste derrière, une image de l’Asie éternelle : buffles au pâturage dans un marécage…
Paysage très couleur locale jusqu’à Khao Lak. Autour de Khao Lak, une dizaine de km touristifiés (gravement) avec resort, coffee shop… Pas trop ce qu’on aime !Avant Khao Lak, tenaillés par la faim, on oblique vers la mer en se disant qu’on y trouvera bien un restau… Et bien, non. Plusieurs km de sable blond s’offrent à nous, totalement déserts : pas une cahute, pas le moindre signe de vie humaine.
L’eau est sublime, le sable est d’une finesse incroyable, nous pourrions être les premiers hommes à y poser le pied.
On mange dans un tout petit boui-boui de bord de route. Grâce à l’aide d’une cliente qui parle un peu anglais, on obtient un bol de soupe avec de larges pâtes, du poulet et des sortes de quenelles de poisson. C’est très bon, plein de parfums et pas du tout épicé. Comme on demande une bière et de l’eau, la patronne hèle l’épicerie de l’autre côté de la route qui nous apporte les boissons demandées. La patronne est une matrone d’un certain âge, elle manie le hachoir avec détermination.
Une table est couverte de petites assiettes contenant toutes sortes d’ingrédients : ananas, concombre, œufs durs… Les clientes viennent s’asseoir à cette table avec leur assiette, se servent directement dans les plats et mangent au milieu… Vu de notre côté occidental, ça ne fait pas très hygiénique !
Certaines clientes viennent acheter à emporter dans des petits sacs plastique (10 cm X 10 cm) : une mesure de sauce, quelques morceaux d’ananas.
Des gamins en scooter s’arrêtent pour se faire faire un genre de shake : 1 fruit, un peu de sirop, beaucoup de glaçons, un peu d’eau, le tout passé au mixer.Quelques villes plus loin, on s’arrête devant une espèce de marché pour acheter de petites bananes, de toutes petites mangues, puis dans un genre d’épicerie, des gâteaux et un cahier.
La route s’éloigne de la côte et tourne à droite vers Khao Sok. Le paysage devient sublime, mais la pluie tombe violemment par intermittences. On galère un peu pour trouver l’hôtel : de petites cabanes dans les arbres, très jolies. C’est le Nature House Resort, tenu par le trés gentil Tee et sa famille.
La pluie se met à tomber violemment et nous voilà bloqués sur la terrasse du resto à partir de 17 h 30. Il pleuvra sans arrêt jusqu’au petit matin.On s’installe dans notre cabane. La chambre est toute mignonne, avec une grande moustiquaire qui entoure le lit et une salle de bain façon « jungle »…

 Mardi 26 février

Nuit assez tranquille et découverte le matin qu’il n’y a que de l’eau froide à la douche façon néolithique… Départ à pied pour l’entrée du parc, petit pont branlant sur la rivière.

En chemin, on croise un énorme scorpion (8 cm sans la queue) heureusement écrasé sur la route. Même écrasé , il me terrifie !

Balade sympa dans le parc, même si les cascades sont décevantes. Philippe se fait grimper dessus par un gros lézard (il crie quand même…), je manque m’évanouir en tombant nez à nez avec une araignée géante noire et jaune (corps de 8 cm de diamètre + 7 cm de pattes…) installée sur la chaise sur laquelle j’allais m’asseoir…

OLYMPUS DIGITAL CAMERARetour à la cabane, déjeuner rapide et début de notre « road trip » en direction de Nakhon Si Tamarat. C’est une ville sainte du boudhisme, et les rares guides qui en parlent en disent du bien. Elle est de l’autre côté de la Thaïlande, côté golfe de Thaïlande.

Philippe s’endort au volant, je ne vaux guère mieux, on s’arrête un peu au milieu de nulle part. Philippe espère trouver un café glacé, mais il se contentera de pepsi. C’est assez étonnant, en Thaïlande, même au milieu de nulle part, il y a toujours quelque chose à manger, à toute heure du jour et de la nuit. On a le sentiment que les thaïs mangent tout le temps.

Un vieux monsieur et sa femme, très gentils, mais ne comprenant pas un mot d’anglais tiennent la minuscule gargotte en plein air. Sourires… Le monsieur nous apporte 2 fruits verts, genre toute petite mangue, et sa femme vient nous les couper en tranches avec son grand coutelas. C’est très acide, un peu âpre. Le monsieur nous explique par gestes que c’est son arbre qui les produit et en remplit tout un sac qu’il nous offre. Puis il nous fait goûter un autre fruit, texture et noyau du litchi, mais goût assez écoeurant qui me remontera tout l’après-midi. On part en remerciant comme on peut… re sourires.

Alternance de grains hyper violents et de soleil. Le paysage est toujours sublime, un genre de Phang Na terrestre : ce sont clairement les mêmes rochers, les mêmes grottes, les mêmes stalactites. Mais au lieu de la mer c’est entouré de jungle.

La route défile : plantations d’hévéas, villes-rues, marchés… Toutes les maisons ont leurs petites maisons des esprits, comme de minuscules temples de toutes les couleurs. Pour les thaïs, les esprits sont partout : dans la terre, dans les arbres… Quand on construit une maison, on dérange forcément les esprits qui vivaient là. Du coup, pour ne pas qu’ils se fâchent, on leur construit une petite maison pour les loger pendant la construction de la grande maison. Si on embellit la grande maison, il faut prendre garde d’embellir aussi la maison des esprits, si on ne veut pas les fâcher. Et un esprit fâché, c’est dangereux !

A l’entrée et à la sortie de toutes les villes, il y a des magasins qui vendent toutes sortes de modèles de maisons d’esprit, toujours très colorées. Dans ces magasins, on trouve aussi toutes sortes de décorations très kitsch, l’équivalent de nos nains de jardin : bêtes sauvages fluo, etc…  En arrivant vers Surat Thani, le style de ces maisons d’esprits change : en plus des habituelles, en bois peint de couleurs très vives, des modèles plus mastocs, en ciment, et des modèles recouverts de mosaïque, voire de petits miroirs. Ca jette !

Le soir tombe, visiblement, on n’arrivera pas à Nakhon Si Tamarat avant la nuit. Rien qui ressemble à un hôtel sur la route. Je suggère d’aller vers la mer, peut être qu’on y trouvera une zone plus touristique et de quoi se loger ?

1 ère route à gauche, et hop ! Après moult virages, on tombe sur une gigantesque plage (pas très jolie) bordée d’un quartier musulman assez miteux. Au bout de la route, un cul de sac : une rivière se jette dans la mer, et pas l’ombre d’un pont pour traverser ! Par contre une bande de jeunes qui se marrent…
Retour en arrière, on traverse la rivière sur un petit pont, puis un autre un peu plus grand, et là, au bout du pont, un restau avec terrasse sur la rivière, de la lumière, des gens, ça a l’air sympa.
Philippe va demander s’ils ne connaissent pas un hôtel dans le coin. En fait le resto a quelques chambres, simples mais très correctes, à 30 baht (6 €) la nuit. On s’installe au restau, petite table sur la rivière, un peu de vent, c’est super. C’est visiblement un restau de poissons, ce qu’on a pu voir de plus élaboré et de plus chic comme resto destiné à une clientèle thaï.
1er problème : la carte est en thaï seulement, et personne ne parle anglais… On va voir les poissons, et on commande tant bien que mal des crevettes grillées, un joli poisson à la vapeur, du riz, des légumes, et une bière.
Finalement, on voit débarquer sur notre table un bout de poisson frit… je goûte, mais je n’aime pas. Puis arrivent le riz, des légumes délicieux, les crevettes… Et quand je n’y croyais plus du tout, mon poisson vapeur ! Un peu trop mou, mais ça va.
On est les seuls occidentaux dans le resto (à mon avis à 50 km à la ronde aussi) par contre à la table à côté, des asiatiques (mais plus typés chinois) qui parlent anglais entre eux.

Thaïlande, journal de voyage t6

Samedi 23/02
Dernier jour de nav et anniversaire de Pascal. On se réveille dans un décor à couper le souffle comme si c’était normal ! Dernier tour dans la baie, jusqu’au nord, décor complètement étranger, mangrove et pains de sucre dans la brume.
Navigation vers le sud, les longtail vont tous au même endroit, nous sommes toujours seuls à part les pécheurs, à deux sur leurs bateaux. Un couple, presque toujours, je me demande comment c’est une vie entière comme ça…

L’un d’eux nous vend 1 kg de grosses crevettes pour 400 baht, c’est presque le prix de France.

 Des méduses partout dans l’eau laiteuse. Des bestiaux de 40 cm de diamètre, blancs, roses, mauves. Y’en a partout, ça décourage de se jeter à l’eau malgré la chaleur.

Mouillage prés de la base assez joli, mais courant violent. On fabrique une piscine à l’arrière du bateau avec les défenses et les aussières. Même au mouillage, effet nage  contre courant garanti ! On arrive tout juste à rejoindre le bateau à la brasse en partant de 10 m !

Dimanche 24/02

Retour à la base, séparation d’avec notre beau bateau, déjeuner à la marina.
D’autres touristes embarquent à leur tour. Un groupe nous fait froid dans le dos : 4 mecs, allemands sans doute, assez jeunes, embarquent avec 4 jeunes filles thaïs, gloussant à qui mieux mieux, en petites tenues sexy et chaussures à talon. Pas le style navigatrices… Sont-elles louées avec le bateau, fournies par Sunsail avec les canettes de bière et les cacahuètes ?

Pascal et Nathalie partent prendre leur avion, AS et son frère (qui habite la thaïlande et qui nous a retrouvés à phuket) vont rejoindre leur hôtel de luxe, et nous partons, philippe et moi, à la découverte de l’île au volant d’une Honda Jazz de location, fournie par sunsail aussi – mais sans accompagnatrice… Les démarches sont d’une simplicité impressionante : signez là, voilà les clés !

Heureusement c’est Philippe qui conduit, parce que à gauche, je ne me sentirais pas tranquille. Finalement, je suis ravie d’avoir renoncé à l’idée de la moto (d’abord, qu’est-ce qu’on aurait fait des sacs…). Les rond point, c’est l’angoisse : dans quel sens on tourne ?
Cascade de Bang Tao, c’est joli mais peu spectaculaire. Des gamins sautent dans des trous d’eau minuscules. Jolie balade dans une forêt gigantesque avec des bambous plus gros que mon bras.

Il y a quelques étrangers mais la grande majorité ce sont des thaïs, familles, bandes d’ados…

Enorme orage tandis que nous cherchons l’hôtel, on n’y voit pas à 2 m et on n’arrive pas à comprendre où il faut aller. En plus les explications données au téléphone par l’hôtel sont incompréhensibles. Ils comprennent rien ou c’est nous, mais la communication c’est zéro. On finit par trouver, c’est ravissant, carrément sur la plage au milieu des cocotiers. Ca s’appelle Andaman Bangtao Bay Resort, sur la plage de Bang Tao, comme son nom l’indique.

Lait de coco de bienvenue, servi carrément dans la noix verte tournée en forme de boîte. Petits bungalows face à la mer avec terrasse et rocking chair , à 20 m de l’eau : le paradis.

Au dîner, Philippe s’offre un plateau de fruits de mer grillés impressionnant pour 10 €.

Des méduses mortes échouées sur la plage tous les 10 m…

Thaïlande, journal de voyage t5

Mercredi 20/02
Grosse journée moteur (pas de vent) pour aller poser les passeports au sud de Phuket pour la clearance d’entrée en Thaïlande.
Quelques courses à Phuket, Nathalie achète des “dragon fruit” c’est super beau !
Au goût, ça rappelle le kiwi, avec la même texture, en moins acide. Je découvrirai en rentrant qu’il y en a dans mon supermarché sous le nom de pittaya

Puis 1 h de moteur vers Racha Noï. Jolie crique envahie par un hôtel de luxe 5*. Nuit calme.

Jeudi 21/02

Expédition à pied très sympa dans l’île, pour rejoindre la plage nord. Concert assourdissant de cigales qui vrillent les tympans de façon presque douloureuse. Croisé un zébu et un cheval…

Plage nord très jolie et encore déserte, mais beaucoup de vagues et eau pas très chaude. Je reste au bord…

 

Retour vers le nord, arrêt baignade / schnorkl à Ko Kaï Nok. Nagé au milieu de myriades de poissons ; comme dit Nathalie, on oublie qu’on est un être humain.

Vendredi 22/02

Pas trop de vent. Départ vers la baie de Phang Na. On croise 2 jolis piliers solitaires, semblables à des vigies.

Plein de méduses, et certaines énormes. On croise un crabe qui nage en pleine mer…
S‘est-il perdu ?
Entrée dans la baie, l’eau est gris-vert, laiteuse. Quasiment personne, quelques pécheurs.

Tous les bateaux de touristes se suivent à touche touche devant les mêmes hongs. Un hong, ça veut dire chambre en thaï, c’est une grotte qui s’est creusée à l’intérieur d’un rocher. Parfois, le dessus s’est effondré, et ça fait une sorte de salle à ciel ouvert dans le rocher. On y accède par des petits tunnels, plus ou moins grands, certains accessibles seulement à marée basse, ou en kayak de mer.
Coup de chance inouï : on visite Ko Hong (le plus grand des hongs) tous seuls. On entre avec l’annexe par une sorte de petite grotte et on débouche dans une première salle toute ronde, à ciel ouvert, sublime. Puis petit passage vers un grand lagon superbe.

On ressort par une des deux « grandes » entrées au moment où deux gros bateaux arrivent pour décharger leur contingent de touristes.

Le soir, zig zag entre les bancs de sable pour arriver prés de l’île de James Bond (où a été tourné “l’homme au pistolet d’or”, pour les cinéphiles), que nous atteignons en zodiac après moult échouages sur la langue de sable qui traverse la baie. On aborde par une petite plage assez pourrie, à côté d’un jetty qui tombe en ruines. Petit chemin crapahutant, et voilà le fameux « pilier ». A marée basse, c’est drôle, et différent des photos qu’on a vues.

On est tous seuls sur l’île à part quelques marchands du temple qui plient boutique et 2 touristes en retard qui courent pour attraper leur bateau de l’autre côté de l’ile.

On se fait une petite séquence photos marrantes devant le pilier.

 

Thaïlande, journal de voyage t4

Dimanche 17/02

Journée sublime de navigation entre des pitons rocheux façon baie d’Along. Sur certains, une cabane et des gens qui vivent…

Le soir mouillage derrière une grosse île. De l’autre côté de l’île, un village de gitans de la mer – un peu bidonville – et une immense plage de sable blond. L’eau est claire et magnifique.

Sur les gitans de la mer (entre autres) le blog d’un cuisinier voyageur.

 

On achète une papaye, puis à un bateau sur lequel toute une famille a l’air de vivre, un poisson. On ne sait pas ce que c’est, mais on le fait griller le soir, et il est tout à fait correct.

Mouillage assez agité.

Lundi 18/02

Le matin, les gens du bateau viennent nous proposer du poisson qu’on leur achète.  Nathalie compose la chanson du « capitaine bredouille » sur l’air de my bonny. «  Mon cap’tain il s’appelle Bredouille, Il rit tout le temps, il a une bonn’ bouille, Il navigue où le poisson grouille,

C’est pour pas que son bateau rouille !
Refrain : Cap’tain, cap’tain,
Mon cap’tain i’ s’apelle bredou-ou-ille
Cap’tain, cap’tain,
C’est pas grave on mangera des nou-ou-illes.. »

Cuit à midi, le poisson est décrété pas bon et jeté à l’eau… Et nous déjeunons comme d’habitude de pain et de fromage.

Arrêt merveilleux à Koh RokNoi pour baignade et scnorkling. Eau turquoise et sublime comme on n’en avait pas encore vu. Plage immense, magnifique et déserte – et propre !

Le soir, arrivée à Koh Lanta, grande plage, resort et plein de restaus. On mange au « Same same », très joli et très bon. Structure en bambou, lampions orange, j’aurais bien embarqué toute la déco.

Mangé un poulet au curry dans une sauce assez épaisse, délicieux. Depuis, j’ai essayé d’en refaire, j’ai même acheté un livre de cuisine thaï, mais pour l’instant je suis loin du compte !

Mardi 19/02

Navigation assez zen (tout moteur, pas de vent) vers des îles (les 5 îles) qui devaient être notre dernier schnorkling tranquille. L’endroit est sublime, mais bourré de bateaux, au point qu’on n’arrive même pas à entrer dans la crique. On se rabat sur l’île d’à côté. Petit tour en annexe super et schnorkl exceptionnel : des bancs de poissons clowns carrément sous le bateau ! On se fait virer de la bouée par un gros bateau de plongeurs, mais de toute façon il commençait à y avoir trop de monde (5-6 bateaux de plongeurs..)
On repart toujours au moteur vers Ko Phi Phi.

Premier passage sublime dans une passe étroite avec au fond de l’eau turquoise, mais plein de monde, puis tour de l’île pour aller à Maya Bay où a été tourné le film « La Plage ». Très joli, mais un monde fou. Eau limpide, des milliers de poissons. On fait un tour avec l’annexe, on a l’impression de schnorkler tellement l’eau est claire et les poissons proches.

A part quelques bateaux venus voir le coucher de soleil, tout le monde se casse avant la nuit et on a la crique pour nous presque seuls. Mouillage calme, pour une fois !